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Mateo : l'apôtre mondial de la dévotion au sacré-coeur

Retourné au Chili en mars 1908, il eut la joie de voir l'Archevêque de Santiago donner une première approbation à son oeuvre. Aussitôt tracts et lettres partirent de tous côtés.

Mais l'Amérique ne suffit pas à son zèle. Après le Chili, le Pérou, l'Argentine, et l'Uruguay, il revint en Europe en 1914 : il la parcourra pendant vingt années. Rien ne l'arrêtera, ni la méfiance, ni la tiédeur, ni les langues. Il savait en effet utiliser le français, l'espagnol, l'anglais, l'italien, le portugais et s'adapter aux auditoires les plus divers.

Des invitations venaient maintenant de tous les points du monde, d'Afrique, d'Océanie, d'Asie, invitations trop dispersées pour recevoir satisfaction.

Mais voici qu’en 1935 vint d'Extrême Orient une lettre signée par douze vicaires apostoliques. Consulté, le Pape Pie XI encouragea le Père, qui avait alors 60 ans, et le constitua missionnaire des missionnaires.

Ce fut alors, six ans durant, une extraordinaire randonnée à tra-vers les pays sud asiatiques. Il parcourut le Japon, la Corée, la Mand-chourie; à diverses reprises les Iles Philippines. En Chine, il prêcha à Shanghai, à Hong-Kong, à Canton, à Macao. En Indochine, on le vit à Hanoï, à Dalat, à Saigon, à Hué. Il gagna la Malaisie, Banka, Penang et Ceylan, puis aborda aux In-des.
En mars 1940, il se dirigeait vers l'Océanie; il prêcha aux îles Hawaï avant de gagner l’Amérique. Là il poursuivit son apostolat, d'abord aux Etats Unis puis au Canada. Ce fut dans ce dernier pays que la maladie vint mettre fin à l'apostolat actif du P. Matéo en 1947 : elle durera 13 ans.

Le 13 février 1956, il regagnait Valparaiso, le berceau de son œuvre. La leucémie aura raison du vaillant prédicateur. Le 4 mai 1960 à 21 h. 50, le malade recevait les derniers sacrements et s'éteignait douce-ment, devant toute la communauté en prière.

En quittant ce monde, le Père Mateo laissait à sa famille religieuse une œuvre qui répondait pleinement à l’idéal que lui avaient proposé ses Fondateurs. Ceux-ci en effet, avaient voulu que leurs enfants, religieux et religieuses, fussent totalement consacrés au service des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, promettant de " faire tous les efforts qui dépendent d’eux pour propager la vraie dévotion envers le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie, suivant que cette dévotion est approuvée par le Saint-Siège apostolique ".

" Conquérir le monde entier à la Royauté du Cœur de Jésus, famille par famille " : tel aura été le programme de ce grand apôtre du Sacré-Cœur. Pour le réaliser, le P. Mateo était parti de la famille pour atteindre par elle les individus qui la composent et la Société dont elle est l'élément constitutif. Il ne s'arrêtait donc pas à la famille considérée comme un groupement privé et fermé, mais il prenait le foyer dans sa portée sociale, visant à faire, de chaque foyer, une pierre vivante dans la construction d’une société qui réponde au projet que depuis les origines Dieu nourrit pour elle.

L’Intronisation du Sacré-Cœur a montré en son temps, par son étonnante expansion dans le monde, qu’elle était un des moyens de contribuer " au renouveau de la vie personnelle de chacun, de la vie fami-liale, de la vie publique et sociale ". Ce renouveau, que le Pape Paul VI indiquait comme " l’unique objectif du concile récemment clôturé " (Bulle du 7 décembre 1965), n’a rien perdu de son urgence. Qui dira en effet que notre société n’a pas besoin d’entendre le message d’amour, de miséricorde et de confiance qui ne cesse de jaillir du Cœur du Christ ? Manquera-t-il de témoins et de porte-paroles de cette bonne Nouvelle alors que nous rendons grâce à Dieu pour le don fait à l’église et au monde de cette inspiration reçue voici 100 ans par le Père Mateo ?

P. André MARK, ss.cc

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