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Cl�ture du Centenaire de l�Intronisation

Les religieux et les religieuses des Sacr�s-C�urs, les la�cs ss.cc, les familles de l�Intronisation et de � Pri�re au foyer �, ont c�l�br�, le dimanche de l�Epiphanie (6 janvier), � Picpus la cl�ture du Centenaire de l�Intronisation, sous la direction du P�re Gabriel Phalip ss.cc (notre photo).

Le point culminant de ce Centenaire, f�t� � travers le monde (Chili, Ile de La R�union, Pologne�), a �t� le rassemblement de Paray Le Monial, le 30 juin et 1er juillet 2007, avec notamment, la conf�rence du P�re Gabriel Phalip : � Il nous a aim�s le premier� b�tissons la civilisation de l�Amour ! �

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Il nous a aim�s le premier� b�tissons la civilisation de l�Amour

Le 30 juin et le 1er juillet 2007, nous avons c�l�br� � Paray-le-Monial le Centenaire de l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles. A cette occasion, nous avons, bien s�r, �voqu� et actualis� la figure du P�re Mateo, religieux des Sacr�s-C�urs de J�sus et de Marie, qui eut l�intuition de "cette croisade", selon sa propre expression, � Paray-le-Monial, en ao�t 1907.

En un demi-si�cle d�un apostolat fulgurant, le P. Mateo suscita plusieurs millions d�Intronisations du Sacr�-C�ur dans les familles, � travers le monde entier. Comment expliquer la r�ponse enthousiaste de tant de familles � son invitation? La r�ponse � cette question est sans doute la suivante. Le P. Mateo ne parlait que de l�Amour. Pour lui, l�Amour n�avait qu�un nom, J�sus. Pour lui, l�Amour n�avait qu�un symbole, le C�ur ouvert sur la Croix, le Sacr�-C�ur de J�sus. Quand le P. Mateo parlait de la Croix, de la Foi, de l�Eglise; quand il parlait de l�Eucharistie, de l�Adoration, de la pri�re; quand il parlait du Sacerdoce, de l�Apostolat; quand il parlait de l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles; quand il parlait du R�gne Social du Sacr�-C�ur; Il parlait d�Amour. Quand il parlait, il parlait toujours d�Amour !

Comment aurions-nous pu c�l�brer le Centenaire de l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles sans parler d�Amour ? Si nous l�avions fait nous aurions �t� hors sujet. Et de quoi aurions-nous pu parler, en ce jubil�, si ce n�est de l�Amour? En effet, pour nous, religieux, religieuses, la�cs des Sacr�s-C�urs, amis du P. Mateo, membres de Cor Christi, familles intronisantes� pour nous, disciples du Christ, rassembl�s � Paray-le Monial en ce week-end de jubil�, l�histoire des hommes est essentiellement une histoire d�Amour. Lue avec les lunettes de la foi chr�tienne, l�histoire de l�humanit� appara�t comme une aventure amoureuse entre Dieu et les hommes et des hommes entre eux. Oui, pour le chr�tien, il s�agit bien de cela. L�essentiel est bien l�: "Il nous a aim�s le premier � b�tissons la civilisation de l�Amour".

Alors, � Paray-le-Monial, le 30 juin et le 1er juillet 2007, nous avons parl� d�Amour!

Au commencement�

L�Ecriture nous dit que Dieu regarda ce qu�il avait fait et trouva que cela �tait bon (Gn 1 13) et il continua son �uvre de cr�ation. Dieu fait surgir la vie pour qu�elle soit bonne, pour que le bonheur existe. Vouloir le bonheur de l�autre, des autres, c�est cela aimer. C�est donc l�Amour qui a pouss� Dieu � cr�er, � appeler � la vie. Nous ne sommes pas les enfants du hasard, nous sommes les enfants de l�Amour.

Et Dieu fit l�homme � son image� (Gn I,27)
Nous professons qu�il n�y a qu�un Dieu mais il y a plusieurs fa�ons d��tre un. On peut �tre un en �tant seul, mais il y a une autre fa�on d��tre un. On peut aussi �tre un en �tant plusieurs tr�s unis. Ne dit-on pas d�ailleurs de deux personnes tr�s unies: "ces deux ne font vraiment qu�un". C�est de cette deuxi�me mani�re que Dieu est un, en �tant plusieurs tr�s unis. C�est ce que nous appelons le myst�re de la Sainte Trinit�, un seul Dieu en trois personnes: le P�re, le fils, le Saint Esprit.

Je me souviens, il y a longtemps d�j�, je m��tais rendu � Montauban accueillir quelqu�un � la gare. En attendant l�arriv�e du train, je marchais devant la gare et passais pr�s d�un banc public o� �tait assis un jeune homme. Il me salua et je le saluais � mon tour. La conversation s�engagea. Il me dit qu�il �tait un �tudiant marocain en vacances en France. Il me demanda si j��tais chr�tien, pr�cisant qu�il �tait musulman. "Vous les chr�tiens, vous croyez qu�il y a plusieurs Dieux�" me dit-il, au bout d�un moment. Je lui r�pondis que non, que nous croyons en un Dieu unique. "Pourtant, objecta-t-il, vous dites qu�il y a le P�re, le Fils et l�Esprit". Apr�s un moment d�h�sitation, je lui r�pondis que nous, les chr�tiens, quand nous parlons du P�re, du Fils et du Saint Esprit, nous ne comptons pas, nous ne faisons pas des math�matiques� nous parlons d�Amour. En arithm�tique 1+1+1 �gale 3 mais en amour 1+1+1 �gale 1 car l�Amour fait l�unit�. Je ne sais pas ce que valut ma r�ponse pour lui. Le train arriva et nous nous s�par�mes.

Ainsi donc quand Dieu fait l�homme � son image, il le fait pour la relation, pour l�unit�, fruit de la diff�rence assum�e dans l�Amour. Il le fait pour aimer. Il le fait par Amour et pour l�Amour. "Il n�est pas bon que l�homme soit seul", dit Dieu (Gn II,18). Il est impossible d��tre heureux seul parce que seul on ne peut pas aimer. Etre heureux, c�est rendre heureux. Etre heureux, c�est �tre heureux ensemble.

Je me souviens lorsque j��tais enfant. Le cur� de la paroisse qui nous faisait une heure de cat�chisme chaque jour, nous dit au cours de l�une de ses explications que le bonheur �tait une graine tr�s sp�ciale. Pour que cette graine pousse dans notre jardin, il faut la semer dans le jardin du voisin, nous disait-il. Cela fit rire les petits paysans que nous �tions. Mais en grandissant je compris que cela voulait dire qu��tre heureux, c�est rendre heureux.

"J��prouve ici un �trange bonheur" disait le P�re Damien de Moloka� depuis son �le o� il avait voulu partager � jamais le sort des infortun�s l�preux qu�on y avait enferm�s. Son "�trange bonheur" n��tait-il pas de travailler au bonheur de ceux que le malheur avait frapp�s ?

On pourrait multiplier les exemples�

L�Amour bris�

Nous disions donc que, d�s le d�but, selon l�Ecriture, trois lumi�res se sont allum�es pour �clairer � jamais la route des hommes. Trois mots, trois r�alit�s se sont mis � scintiller: la vie, le bonheur, l�amour.
La vie comme un chantier qui nous est offert. Le bonheur comme une maison � construire sur le chantier. L�amour comme le mat�riau de premi�re n�cessit� pour mener � bien cette construction. La vie n�est plus la vie si, de quelque mani�re, elle n�a pas le go�t du bonheur. Et il n�y a pas de bonheur sans Amour. Vie, Bonheur et Amour sont indissociables.

Or, il y eut un jour un "court-circuit". Un court-circuit au niveau de l�Amour. Alors, tout s��teignit, les t�n�bres envahirent le monde. C�est ce que nous appelons le p�ch� originel. Ce dernier n�est pas en effet d�abord une question de fruit, de pomme vol�e. Il ne s�agit m�me pas d�une simple d�sob�issance. C�est bien plus grave. Le p�ch� originel c�est un point d�interrogation au sujet de l�Amour. C�est le doute au sujet de l�Amour � un doute qui ne fut pas surmont�. Le p�ch� originel, c�est Adam et Eve qui, apr�s avoir �cout� le serpent, se disent l�un � l�autre: "Et si c��tait vrai que Dieu ne nous a pas cr��s par Amour mais par int�r�t, par calcul, non pas pour avoir des fils � aimer mais des esclaves pour le servir." Le p�ch� originel, c�est cette question tragique des hommes, toujours pr�te � se r�veiller dans tous les temps et encore aujourd�hui: Si c��tait vrai que nous ne sommes pas aim�s? Si c��tait vrai que l�Amour est une blague. Si c��tait vrai que la puissance et la force sont plus efficaces que l�Amour pour b�tir le bonheur? Si c��tait vrai qu�il est possible de prendre la place de Dieu? R�ve fou dans la nuit de l�homme! Si c��tait vrai qu�il faut se r�volter, se lib�rer de Dieu qui veut tout dominer en nous faisant peur?

Oui, le p�ch� originel, c�est le doute install�, la foi perdue, la confiance ruin�e. Le p�ch� originel, c�est l�Amour mort, le bonheur disparu, la vie �galement. Car la vie sans le bonheur n�est plus la vie. Et il est impossible d��tre heureux sans aimer.
Mais pour aimer, il faut �tre aim�, et savoir et croire qu�on est aim�. Et Adam et Eve accept�rent l�id�e qu�ils n��taient pas aim�s. C�est bien cela le p�ch� originel. Adam et Eve ne pouvaient plus aimer, ils ne pouvaient plus "b�tir la civilisation de l�Amour". La cr�ation est d�molie, c�est la "d�cr�ation". Le plan de Dieu est mis en �chec. "Dieu vit que cela �tait bon" et �a ne marche pas! �a ne marche pas parce que l�Amour n�a pas �t� reconnu.

Le pardon et le temps des fian�ailles

Que va-t-il se passer? Dieu va-t-il se venger? Voil� une autre question tragique, toujours pr�sente dans le c�ur de l�homme, toujours pr�te � se r�veiller dans tous les temps et encore aujourd�hui. Dieu se venge t-il? La r�ponse � cette question est d�terminante. Si Dieu se venge, il n�aime pas, il n�est pas Amour. C�est l�orgueil, quand il est bless�, qui soigne sa blessure avec la vengeance comme rem�de. Si Dieu se venge c�est que, lorsqu�il est bless�, il est touch� dans son orgueil. Si Dieu est Amour, quand il est bless�, c�est l�Amour qui est bless� et l�Amour bless� ne soigne pas sa blessure avec la vengeance comme rem�de, mais avec comme rem�de le Pardon. Si Dieu est Amour, il ne se venge pas, il pardonne.

Et il y eut l�histoire de No� et du D�luge (Gn VI,5) Avec le d�luge, n�est-ce pas la vengeance de Dieu qui vient? N�est-ce pas le pire qui est en train d�arriver? On pourrait le croire mais c�est une erreur d�interpr�tation. Non, avec le d�luge c�est Dieu qui sort. Il est d�j� sorti de son silence pour prendre la Parole et appeler � la vie, au bonheur, � l�Amour. Avec No� et le d�luge, il sort de son Eternit� pour entrer dans le temps, pour partager l�histoire des hommes. Il devient le Dieu de l�Alliance pour r�tablir ce qui a �t� aboli, retisser les liens bris�s. Dieu sort pour mieux se faire conna�tre, se r�v�ler. Puisque le doute a surgi, il sort pour dire qu�il est Amour, donner la preuve qu�il n�a pas menti, comme l�a pr�tendu Satan.
Au fond, Dieu dit � No� : Faisons table rase, repartons � z�ro, faisons un monde nouveau, refaisons la cr�ation, pour que ce soit bon de nouveau, pour que la vie rejaillisse, pour que le bonheur redevienne possible, pour que se l�ve un nouveau printemps de l�Amour.

Puis il y eut Abraham � qui, en somme, Dieu dit : Dis-moi que tu m�aimes, Abraham. Donne-moi ta foi. Prouve-moi ta confiance. Pas plus. Rien de plus. "Va, quitte ton pays, va vers le pays que je te montrerai�" (Gn XII,1) et nous referons le monde. Et je te le promets: tu auras une descendance (Gn XII,2), tu poss�deras une terre. Je serai ton Dieu. Tous les amoureux font des promesses. Quelques uns les tiennent. Dieu tient parfaitement ses promesses parce qu�il aime parfaitement. Et Abraham accepta. Il partit, il offrira son fils. Il deviendra le P�re de la Foi. Il part et sur la route, aux moments difficiles, il chantera. Il sera le premier sans doute � chanter: "Je mets mon espoir dans le Seigneur , je suis s�r de sa Parole";

Puis il y eut Mo�se : Je te donne cette Loi, lui dit Dieu. A ton tour, donne-la � mon peuple qui est devenu infid�le et ne se rend pas compte de son infid�lit�. La Loi que Dieu donne � Mo�se pour le peuple n�est pas pour remplacer l�Amour mais pour rendre l�Amour possible. La Loi pour baliser la route pour qu�elle reste la route de l�Amour et de la fid�lit�, la route o� s�avancera le peuple choisi, en chantant, lui aussi, quelque chose comme "Ta Parole, Seigneur, est v�rit� et ta Loi d�livrance".

Puis vinrent les Proph�tes. "Ce peuple m�honore des l�vres mais son c�ur est loin de moi!" (IS XXIX,13) diront-ils de la part de Dieu. C�est le C�ur de Dieu qui g�mit parce qu�il ne rencontre plus le c�ur de l�homme. Le peuple s�arrange pour �tre en r�gle avec la Loi, ext�rieurement, mais son c�ur n�y est plus. "Ils me craignent mais ne m�aiment pas" pourrait dire Dieu. Alors il prend une d�cision radicale: "J��crirai ma Loi au fond de leur c�ur �. Le c�ur devient la grande affaire. On sent qu�un grand �v�nement va se produire. On devine que quelque chose de d�cisif est tout proche. "Donne-nous, Seigneur, un c�ur nouveau�" C��tait, sans doute, le chant des proph�tes.

Le temps des Noces: l�Alliance nouvelle

No�, Abraham, Mo�se, les Proph�tes, ce que nous appelons l�Ancien Testament, ce fut le temps des fian�ailles, le temps de la culture de la confiance, le temps de la reconstruction de la Foi. Au terme de ces fian�ailles, Dieu sort de nouveau. Il est sorti de son silence pour prendre la Parole, il est sorti de son �ternit� pour entrer dans le temps et partager l�histoire des hommes, il va sortir maintenant de sa gloire pour entrer dans la condition humaine. Oui, Dieu s�est r�v�l� comme celui qui sort. Et nous sommes � son image. C�est dire que notre vocation, c�est aussi de sortir. Sortir de nos habitudes, de nos m�diocrit�s, de nos infid�lit�s� Sortir de nous-m�mes pour aller � la rencontre des autres, de l�Autre.
Au terme du temps des fian�ailles, vient le temps des �pousailles, le temps des noces. C�est l��poux qui sort pour aller � la rencontre de l��pouse. Le Fils de la famille divine vient pour �pouser la fille de la famille humaine qui s�appellera l�Eglise. Les deux familles ne feront plus qu�une. Leur sort sera li�. Dieu noue son destin � celui de l�humanit�. C�est cela notre salut. Dieu se fait homme pour que l�humanit� soit divinis�e.

Rappelons-nous. On demande � J�sus pourquoi ses disciples ne je�nent pas comme ceux de Jean-Baptiste ou comme les Pharisiens (LUC V,33). J�sus r�pond que ses disciples ne peuvent pas je�ner car ils sont en pleines noces, l�Epoux est avec eux. Oui, le Fils de Dieu fait homme se pr�sente comme l��poux venu pour les noces. Et les noces auront lieu dans l�Amour pleinement r�alis�, dans l�Amour manifest� dans toute sa splendeur. Oui, l��poux donnera la preuve de cet Amour. Il dira la v�rit� au sujet de cet Amour. Rappelons-nous. J�sus est devant Pilate pour le jugement (JN XVIII,33) Pilate lui dit: "Alors, tu es le Roi des Juifs?", J�sus r�pond que son Royaume n�est pas de ce monde. Alors Pilate insiste: "Mais tu es Roi?", J�sus lui r�plique: "C�est toi qui dis que je suis roi. Moi, je suis venu pour t�moigner de la v�rit�". "Qu�est-ce que la v�rit�?" s�exclame Pilate. Il ne savait pas, Pilate, ce qu�est la V�rit�. Et on le comprend! Mais nous, nous savons ce qu�est la V�rit�, la premi�re, la plus grande. La V�rit�, c�est que Dieu nous aime. J�sus, c�est l�Amour de Dieu pr�sent au monde. J�sus, c�est le Roi d�Amour comme le disait le P. Mateo. La v�rit�, c�est que Dieu est Amour.

Dieu est Amou!

Oui, Dieu est Amour ! Depuis le Christ nous ne pouvons plus en douter. Nous ne pouvons plus en douter car la Parole de Dieu s�est faite chair, Dieu s�est fait homme.

Lorsque j��tais aum�nier � l�Ecole des Mines de Nancy, un soir, quelques �tudiants chr�tiens qui se r�unissaient r�guli�rement, invit�rent � leur soir�e d��change un de leur coll�gue Juif. Ce dernier, apr�s un temps de discussion fort int�ressant, nous dit: "Vous, les Chr�tiens, c�est dommage que vous croyiez que Dieu s�est fait homme. En disant cela, vous rabaissez Dieu, lui qui est si grand!" Il y eut un long temps de silence. Si long que je me d�cidai enfin � prendre la parole. Je dis � notre invit�: "Mais, toi, tu crois � la Parole de Dieu?" � "Bien s�r! me r�pondit-il. Je continuai: "Tu crois que la Parole de Dieu est une Parole d�Amour?" � "Oui, je le crois!" me r�pondit-il. "Alors, lui dis-je, si la Parole de Dieu est une Parole d�Amour, il n�est pas �tonnant que �a se soit termin� par ce que croient les Chr�tiens, pas �tonnant que cette Parole se soit faite chair. Car toute parole, si elle est Parole d�Amour, t�t ou tard elle se fait chair. Elle devient autre chose qu�une Parole!"

Le jeune �tudiant juif fut-il convaincu par mes propos? Rien n�est moins s�r! Mais n�est-ce pas vrai? Toute parole si elle est parole d�Amour a vocation � se faire chair. Le "oui" des �poux deviendra l�enfant qui na�tra. Les "je t�aime" finissent toujours par s�exprimer par des gestes d�Amour.

Il �tait une fois, dit-on, deux pr�tres qui habitaient le m�me presbyt�re. Un soir de No�l, apr�s la veill�e, alors que dehors il fait nuit et tr�s froid, quelqu�un frappe � la porte. L�un des deux pr�tres ouvre. C�est un clochard qui demande quelque chose � manger. Le pr�tre lui pr�pare un grand et savoureux sandwich, le lui remet en lui disant, prenant cong� de lui: "Bon app�tit et bonne nuit !" C�est alors que le pr�tre entendit son coll�gue lui crier depuis la salle voisine: "Si tu veux qu�il passe une bonne nuit, invite-le � dormir au chaud, au presbyt�re, dehors il fait moins dix!" Le clochard dormit au presbyt�re. La formule de politesse "Bonne nuit!" �tait devenue une parole d�amour, elle s��tait faite chair.

La Parole de Dieu, Parole de Cr�ation et d�Alliance est une Parole d�Amour parce qu�elle s�est faite chair. Ou plus exactement, la Parole de Dieu s�est faite chair parce qu�elle est Parole d�Amour. Dieu s�est fait homme, parce que Dieu est Amour.

Dieu est Amour� Depuis le Christ, nous ne pouvons plus en douter.

Nous ne pouvons plus en douter parce que la Parole faite chair, le Fils de Dieu fait homme, c�est l�Epoux qui rejoint l�Epouse l� o� elle est c�est-�-dire dans l�infid�lit�, dans le p�ch�. "O� tu iras, j�irai�" c�est toujours le chant que l�amoureux adresse � l��tre aim�.
Il est venu jusque l� o� nous �tions. Il est venu prendre notre place. Et cette place, nous ne voulons pas la lui donner. "Et Marie mit au monde son premier-n�. Elle le coucha dans une cr�che car il n�y �avait pas de place pour eux dans l�h�tellerie" (LUC II,7) . La place est occup�e. Elle n�est pas libre. L�Epoux n�est pas reconnu, il n�est pas accueilli. Mais qu�� cela ne tienne. L�Epoux est pers�v�rant. Il est patient et imaginatif � la fois.

Je repense � ce jour o� j�accompagnais un petit groupe de jeunes aux J.M.J. de St Jacques de Compostelle. Nous nous �tions joints � un autre groupe plus important qu�accompagnait un autre pr�tre. Ensemble, depuis Paris, nous roulions en autobus vers la fronti�re espagnole. A partir de l�, nous devions faire de la marche � pied. Pendant le trajet en autobus, chacun �tait invit� � prendre le micro et � partager les motivations qui l�avaient pouss� � se rendre aux J.M.J. ou simplement, pour adresser quelques mots � ceux et celles qui seraient ses compagnons pendant quelques jours. Je fus �galement invit� � prendre le micro. Je le fis et annon�ai que j�allais chanter une chanson dans ma langue, la langue d�Oc. Je chantai "O Magali mo tant aimado�" de Mistral, le po�te proven�al. Quand j�eus fini, en ch�ur, les jeunes me demand�rent la traduction. Je m�ex�cutai. Il s�agit de Magali, la bien-aim�e, qui s��loigne toujours quand son amoureux s�approche. Mais ce dernier ne se d�courage pas: Magali, si tu deviens l�oiseau dans les branches des arbres, je serai le chasseur et je te chasserai� si tu deviens le poisson dans les eaux de la mer, je serai le p�cheur et je te p�cherai� si tu deviens le nuage dans le ciel, je serai le vent et je te poursuivrai� si tu deviens la fleur dans la prairie, je serai le papillon, je te caresserai� si tu deviens la goutte de ros�e, je serai le soleil et je t�embrasserai� �
A peine avais-je fini ma traduction, j�entendis, venant du fond du car, une voix qui, sans aucun doute, s�adressait � moi: "S�il vous pla�t, pas d�incitation � la d�bauche!!!" Apr�s un instant de profonde surprise, je repris la parole: Cette chanson n�est pas une incitation � la d�bauche, elle est un hymne � l�Amour, une cat�ch�se. Magali, c�est chacun d�entre nous, toujours prompt � nous d�rober quand Dieu s�approche. Le jeune homme amoureux, c�est Dieu, toujours pr�t � s�adapter � nos caprices et � nos infid�lit�s, sans jamais renoncer � l�Amour qu�il nous porte� telle fut mon explication. Elle fut longuement applaudie par l�ensemble des passagers. Ces applaudissements, je dois le confesser, me firent �prouver quelques satisfactions.

Oui, Dieu ne renonce jamais � dire son Amour, � le prouver. Il ne renonce jamais jusqu�� ce que son Amour soit reconnu, re�u, accueilli. "O� tu iras, j�irai�" "Le Verbe s�est fait chair�"

Dieu est Amour�! Depuis le Christ, nous ne pouvons plus en douter. Nous ne pouvons plus en douter car l�Epoux a beaucoup demand� � l�Epouse qu�il a rejoint.

"Celui qui aime son p�re ou sa m�re plus que moi n�est pas digne de moi�" Luc XIV 26
"Celui qui met la main � la charrue et regarde en arri�re ne peut pas �tre mon disciple�" Luc IX 62
"Laisse les morts enterrer les morts � toi, suis-moi �" Luc X 60
"Vends ce que tu poss�des, donne-le aux pauvres puis, viens et suis-moi�" Mat XIX 21
"Celui qui veut sauver sa vie, la perdra�" Mat XVI 24-25
"Celui qui veut �tre mon disciple, qu�il prenne sa croix et qu�il me suive�"

L�Amour est exigeant. On manifeste parfois plus d�Amour en demandant qu�en donnant. On ne demande beaucoup qu�� ceux que l�on aime beaucoup. On h�site � demander un service � quelqu�un qu�on n�aime pas. M�fions-nous de ceux qui n�exigent rien de nous, ils ne nous aiment pas.

Je me souviens de cet adolescent qui disait: "Moi, mes parents me laissent tout faire. C�est bien. Mais on dirait que �a leur est �gal ce que je fais. Parfois, je me demande s�ils m�aiment!"

Dieu est exigeant parce qu�il est Amour.

Dieu est Amour � Depuis le Christ, nous ne pouvons pas en douter.

Nous ne pouvons pas en douter parce que l�Epoux qui demande tant � l�Epouse, a tout donn� et s�est donn� lui-m�me pour elle.
On peut tricher en donnant. On peut faire semblant. Mais on ne peut pas tricher en se donnant. Se donner, c�est le sommet de l�Amour, c�est la preuve num�ro un de l�Amour.

Je me souviens, il y a d�j� longtemps, de cet article paru dans la presse et relatant l�histoire de cette femme. Elle est enceinte. Durant sa grossesse, on lui annonce qu�elle est atteinte d�un cancer et qu�il faut commencer le traitement tr�s rapidement. Il lui est pr�cis� que ce traitement tuera tr�s certainement l�enfant qu�elle porte en elle. Cette femme demande qu�on attende apr�s l�accouchement pour commencer le traitement. Les docteurs lui font observer qu�il sera alors sans doute trop tard et lui demandent de r�fl�chir. Apr�s r�flexion, cette femme r�it�re sa demande qu�on attende apr�s l�accouchement pour commencer le traitement. Elle accouche d�un joli petit gar�on et le traitement commence. H�las! C��tait en effet trop tard. La femme mourut quelques mois plus tard. Mais avant de mourir, elle remit une lettre � sa s�ur, lui demandant de la donner � son enfant quand il serait assez grand pour comprendre ce qu�elle lui avait �crit. Elle expliquait � son enfant, dans cette lettre, pourquoi il n�avait jamais connu sa maman.
Le journaliste terminait son article en �crivant: "Vraiment, quelle belle preuve d�Amour!".

Oui, aimer c�est tout donner et se donner soi-m�me.

Le don par Amour du Christ, c�est la CROIX que le P. Mateo a tant pr�ch�e.

La Croix, c�est l�Alliance nouvelle. C�est la c�l�bration des noces, scell�es dans le sang de l�Epoux, v�ritable Agneau pascal.

La Croix, c�est la Cr�ation nouvelle, la "re-cr�ation". Le nouvel Adam est l�. Du c�t� ouvert du 1er Adam endormi �tait n�e la premi�re Eve (Gn II 21-22) qui introduisit le p�ch� et la mort dans le monde. Du c�t� ouvert du 2�me Adam, l�Epoux endormi sur la croix, est n�e la nouvelle Eve (Jn 33-34), l�Epouse, l�Eglise que symbolisent l�eau et le sang, image des sacrements, coulant du C�ur transperc�.
L�Arbre nouveau est l�. La 1�re Eve s��tait laiss�e aller � prendre le fruit d�fendu sur l�arbre du jardin d�Eden (Gn III 6). Le fruit et le geste de prendre malgr� l�interdiction donn�rent la mort. L�arbre nouveau, c�est la croix. Ici, le fruit, c�est le Christ lui-m�me. Ici, point n�est besoin de prendre le fruit, il se donne. "Ma vie, nul ne la prend, c�est moi qui la donne". Le don de l�Epoux est perp�tu� dans l�Eucharistie: "Ceci est mon corps�" (Mt XXVI 26)
L�Eucharistie, c�est le rendez-vous fix� par l�Epoux � l�Epouse pour se donner l�un � l�autre jusqu�� la fin des temps, "Vous ferez ceci en m�moire de moi�" (I Cor XI 24). L�Eucharistie, c�est la nourriture pour l�Epouse jusqu�aux noces �ternelles.

La Croix, l�Eucharistie, c�est l�Epoux qui se donne. Mais le don n�est un don que s�il est accueilli. Sur la Croix, l�Epoux pousse un cri: "J�ai soif!" (Jn XIX 28). Dieu d�j� avait pouss� un cri dans le jardin de la Gen�se quand il cherchait le 1er Adam qui se cachait, la peur ayant chass� l�Amour en son c�ur! "Adam!�O� es-tu" (Gn III 9). Ici, c�est le nouvel Adam lui-m�me qui crie. Il a soif. Soif de la r�ponse de l�Epouse qu�il d�sire ardemment pour que le don de son Amour ne soit pas vain.
La r�ponse de l�Epouse, c�est la reconnaissance, l�accueil de l�Amour de l�Epoux qui se donne.
La r�ponse de l�Epouse, c�est la contemplation de l�Amour de l�Epoux, la contemplation du C�ur ouvert. "Vraiment cet homme �tait le Fils de Dieu�" (Mc XV 39) "Ils regarderont vers celui qu�ils ont transperc�" (Jn XIX 37)
La r�ponse de l�Epouse, c�est l�Adoration de la pr�sence eucharistique de l�Epoux. La r�ponse de l�Epouse, c�est la Foi de l�Eglise que nous sommes. La r�ponse de l�Epouse, c�est de "croire � l�Amour".

Dieu est Amour � depuis le Christ, nous ne pouvons pas en douter

Nous ne pouvons pas en douter car le Christ est ressuscit�. La r�surrection du Christ, c�est la V�rit� qui �clate au grand jour. Dieu ne se venge pas! Il pardonne! Nous sommes sauv�s! Dieu qui s�est r�v�l� comme le Dieu qui sort, sort encore une fois. Mais, cette fois-ci, Dieu en son Fils fait homme, sort du tombeau, de la mort pour entrer dans la Vie �ternelle et nous entra�ne avec lui.

Seigneur J�sus, tout peut recommencer sur le chantier de la vie puisque tu es ressuscit� � puisque tu m�aimes. Oui, puisque nous sommes aim�s, nous pouvons aimer.
C�est d��tre aim� qui rend capable d�aimer. L�Amour donn� entra�ne l�Amour demand� et donn� en retour. La contemplation de l�Amour de Dieu dans la Foi, entra�ne la Charit� dans la Vie. La vraie Foi engendre la vraie charit�. La contemplation, c�est un pr�alable n�cessaire. L�Epouse doit �tre admirative. Elle doit se savoir aim�e � pour aimer � son tour, proclamer, c�l�brer et faire aimer l�Amour qui la fait vivre et la ravit.
Pour b�tir la civilisation de l�Amour, il faut d�abord contempler l�Amour qui nous a aim�s le premier.

Trois�me partie : L�intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles

L�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles, c�est avant tout la mission de contempler confi�e � la famille. C�est la r�ponse de l�Epouse � l�Epoux qui a soif, confi�e � la famille.

La famille, en effet, c�est la cellule de base de la soci�t�, c�est la premi�re �cole de l�Amour. Et la famille chr�tienne, c�est la cellule de base de l�Eglise. C�est le c�ur de l�Epouse. La famille, lieu de transmission de la vie doit �tre habit�e par l�Amour car, au commencement, la vie naquit de l�Amour. La vie est indissociable de l�Amour et r�ciproquement.

Mais aujourd�hui, la famille est souvent malmen�e : compos�e, d�compos�e, recompos�e�

On dira volontiers, � propos par exemple de l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles, que c�est trop tard� ou trop t�t� que ce n�est pas "le temps favorable"� Aujourd�hui les gens n�ont plus le temps, ils sont press�s, bouscul�s, tiraill�s�C�est vrai! Et alors? Malmen�e, la famille reste, semble-t-il, la grande esp�rance pour b�tir le bonheur.

Je me souviens de ce jour o� je parlais de choses et d�autres avec un groupe d�adolescents. Je leur demandais sur quoi ils comptaient le plus pour que leur vie soit belle. L�un d�eux leva la main, lui seul. Je le connaissais bien. Sa vie familiale �tait particuli�rement perturb�e et douloureuse. Il prit la parole et dit: "Moi, c�est sur la famille que je compte le plus�!" Il se fit un grand silence.

J�sus qui a beaucoup pratiqu� "la pastorale" de la famille, de la table, a entendu lui-m�me ces objections: trop t�t� trop tard� pas le temps�! J�sus qui, se trouvait en Galil�e, arrive � B�thanie. On lui a fait savoir que Lazare, son ami, est tr�s malade. Quand J�sus arrive, Lazare est d�j� mort. Marthe et Marie, les s�urs du d�funt dirent � J�sus: "Si tu avais �t� l�, notre fr�re ne serait pas mort�" (Jn XI 21) mais maintenant c�est trop tard, pensent-t-elles!

Au moment de prendre la route vers J�rusalem pour aller � B�thanie, les disciples avaient dit � J�sus: Seigneur, ce n�est pas le moment d�aller � J�rusalem. L�-bas, on veut te faire mourir. Il faut attendre. Trop tard � trop t�t �Pas le bon moment �! Et pourtant, Lazare fut d�livr� des liens qui le tenaient enferm� dans la mort. (Jn XI 44)

J�sus se rendait chez Ja�r pour gu�rir sa fille tr�s malade. En route, dans la foule, une femme souffrant depuis longtemps de pertes de sang touche le manteau de J�sus! Un dialogue, une discussion m�me, s�engage entre J�sus, la femme et les disciples � la femme est gu�rie! Mais tout cela a pris un peu de temps, de ce temps si pr�cieux pour Ja�r qui accompagne J�sus pour le conduire chez lui o� sa petite fille se meurt. Le pire arrive. Des serviteurs de Ja�r se pr�sentent et pr�viennent leur ma�tre qu�il n�est plus n�cessaire de d�ranger le Seigneur car la petite fille vient de mourir � C�est trop tard �! Et pourtant la petite fille fut ramen�e � la vie. (Mc V 22)

J�ai connu une m�re de famille qui, disait-elle, ne priait plus depuis longtemps parce qu�elle n�avait pas le temps. Un jour, son gar�on recueillit un jeune chien abandonn� et insista tant que la maman accepta de garder le chiot � la maison. Chaque jour, pendant que son fils �tait � l��cole, la maman donnait � manger au chien et prenait soin de lui. Au bout de quelques semaines, d�elle-m�me, cette m�re de famille fit part de sa r�flexion: "C�est incroyable, je ne trouve pas de temps pour Dieu et j�en trouve pour le chien! Je crois que je devrais revoir ma position".

Trop t�t� trop tard�! Ce n�est pas s�r car Dieu transforme ceux qu�il visite et appelle. Dans l�Ecriture, ils sont nombreux les exemples qui illustrent cela. Il en va de m�me pour l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles. Oui, l�Intronisation est, sans doute, un honneur pour la famille intronisante. Est-ce une r�compense pour bonnes familles? L�Intronisation du Sacr�-C�ur est surtout un moyen de conversion, un appel au changement.

Le P. Mateo disait � propos du discernement sur l�opportunit� de l�Intronisartion du Sacr�-C�ur dans une famille: "Faut-il avant tout se demander si la famille en est digne?..." Bonne question! En effet, Zach�e �tait-il digne? la famille de B�thanie �tait-elle digne ? Simon le Pharisien �tait-il digne? Les disciples sur la route d�Emma�s, �cras�s par le d�couragement, �taient-ils dignes? Et le centurion qui se reconnaissait lui-m�me indigne, J�sus ne gu�rit-il pas son serviteur? J�sus donne la priorit� aux pauvres, aux petits, aux p�cheurs pour les appeler � la conversion, pour op�rer en eux une gu�rison, une transformation.
L�Intronisation, ce n�est pas une d�coration pour familles m�ritantes. C�est le Christ qui va � la rencontre des familles telles qu�elles sont et les appelle � se transformer.
L�Intronisation, c�est l�Epoux qui retrouve sa place aupr�s du c�ur de l�Epouse, "sa place d�honneur" comme disait le P. Mateo.
L�Intronisation, c�est le c�ur de l�Epouse qui accueille le C�ur de l�Epoux.
L�Intronisation, c�est l�Epouse qui, d�couvrant de fa�on renouvel�e qu�elle est aim�e, aimera mieux � son tour et fera conna�tre Celui qu�elle aime.

La famille intronisante fera conna�tre "Le Roi d�Amour" d�abord � ses membres.

J�ai entendu un jour le P. Aim� DUVAL, ce J�suite chanteur, raconter comment il avait appris � conna�tre Dieu et � l�aimer dans sa famille en regardant prier ses parents, alors qu�il �tait encore enfant .Il disait � peu pr�s ceci "Quand je voyais mon p�re, disait-il, apr�s une rude journ�e de travail, se mettre � genoux pour prier, je me disais que Dieu doit �tre bien grand pour que mon p�re qui �tait si fort se mette � genoux pour lui parler. Et quand je voyais, poursuivait-il, ma m�re en tenue de travail, debout, un enfant dans les bras, se joindre � la pri�re de mon p�re, je me disais que Dieu qui est si grand doit aussi �tre bien bon pour que ma m�re lui parle debout, en tenue de travail, un enfant dans ses bras".

C�est peut-�tre quelque chose comme cela l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles.
La famille intronisante fera aussi conna�tre "Le Roi d�Amour " au-del� de ses fronti�res, sur les chemins et les chantiers de la vie. Et de famille en famille, de proche en proche, c�est la soci�t� toute enti�re qui retrouvera le chemin de l�Amour. C�est cela, sans doute, la spiritualit� de la R�paration. C�est cela, sans doute, le "R�gne Social du Sacr�-C�ur", cher au P. Mateo. C�est cela, sans doute, la civilisation de l�Amour en construction.

Dites ! Si c��tait vrai qu�il n�y a pas de bonheur sans Amour?
Si c��tait vrai que s�il manque l�Amour, il manque l�essentiel?
Si c��tait vrai que nous sommes les enfants de l�Amour et non pas du hasard?
Si c��tait vrai que nous pouvons aimer parce que nous sommes aim�s?
Si c��tait vrai qu��tre heureux, c�est rendre heureux?
Si c��tait vrai que la civilisation de l�Amour est possible � construire?
Si c��tait vrai que l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles reste une belle fa�on
d�accueillir l�Amour de Dieu qui nous visite, de le contempler, de le vivre, de l�annoncer?

Dites, si c��tait vrai que si on aime, on ne meurt pas?

On ne meurt pas ?

Non, si on aime on ne meurt pas car mourir n�est pas cesser de vivre, mourir c�est cesser d�aimer.

P. Gabriel PHALIP, sscc.

Donn� � Paray-le-Monial, le 1er juillet 2007, en la C�l�bration du Centenaire de l�Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles.

No�l � la Grand Maison

24 d�cembre 2007:
"Le Christ va, de sa lumi�re, faire reculer toutes nos nuits! Le peuple que nous sommes va voir se lever une grande lumi�re !"


D�s le d�but de l�apr�s-midi, les r�sidents de la Grand�maison semblent d�j� �tre habit�s par cette lumi�re. Une ambiance de joie parcourt les diff�rents �tages de la maison et chacun, bien avant l�heure, se pr�pare � vivre, � dix-sept heures, la c�l�bre "messe de minuit"!

Que de souvenirs reviennent en m�moire lorsque l�on atteint, non seulement les exploits des 80 ans dont parle l�Office du Temps Pr�sent mais bien au-del� de la centaine!
Voil� maintenant le cort�ge des fauteuils-roulants et des bras vigoureux soutenant la faiblesse! Tout ce monde avance vers la chapelle, envelopp� par la paisible harmonie du chant: Douce nuit, Sainte nuit !

Pour f�ter la nuit de Dieu, chacun re�oit une petite lumi�re. Comme il est beau de contempler ces visages, habit�s par tant de souvenirs du pass�, par tant de tendresses v�cues et dont chacun est invit� � se souvenir avant que toutes les lumi�res rassembl�es en un seul brasier pr�s de la Cr�che nous invitent tous � une immense action de gr�ces: Tu es Dieu de Lumi�re, � Dieu de ma joie!

25 d�cembre � l�heure des V�pres

Une bonne et fraternelle rencontre communautaire agr�mente le d�but de l�apr�s-midi, puis avec Jeanne Cadiou, toute la communaut� se retrouve maintenant dans l�Oratoire des Fondateurs, non seulement pour elle-m�me, mais pour tous les fr�res et s�urs sscc de par le monde! Ensemble, aujourd�hui, � la suite de Henriette et de Pierre � No�l 1800, nous renouvelons notre cons�cration aux C�urs de J�sus et de Marie pour que l�amour qui les a anim�s, br�le encore et toujours pour �teindre la violence du monde.

Nos v�ux renouvel�s, nous chantons les V�pres de No�l et suit spontan�ment un long temps d�adoration silencieuse. Quel privil�ge d��tre l�, � No�l, nous dit Suzana Villarreal, l�une de nos s�urs p�ruviennes, venue d�Espagne o� elle suit une ann�e d��tudes � Madrid!

Dans la Grand�Maison, au point de jonction entre la R�sidence et la partie historique,
une tr�s belle exposition "Les cr�ches du monde" r�alis�e par Jeanne Cadiou!
Ainsi, il nous a �t� donn� de puiser � la source dans l�Oratoire des fondateurs et de nous ouvrir � l�universel en contemplant l�expression d�une m�me foi dans des cultures bien diff�rentes!


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